Je me suis engagé vigneron à la fin de mes études, j’avais alors 21 ans. J’ai suivi la voie de mon père qui cultivait la vigne et produisait les vins de façon traditionnelle. Chaque année, j’ai reproduit les gestes que mon père et mon grand-père m’apprenaient. Grâce à notre histoire familiale, nous avons conservé précieusement, des méthodes, des savoirs, des traditions.
Pour autant, le modernisme s’est immiscé partout.
C’est progressivement qu’ai apparut en moi le sentiment de faire erreur, de ne pas être sur la bonne voie. Il existe aujourd’hui aucun exemple réussi de vignes travaillées sans machines, sans pétrole, sans produits emballés à Côte-Rôtie, vignoble pourtant à réputation entièrement manuelle. Cette pensée s’est mise à me faire douter. Par mon engagement en tant que vigneron, je perpétue 24 siècles d’histoire viticole. Lorsqu’on succède à tant de générations on ne peut qu’être modeste. il faut respecter cette terre. J’ai donc cherché quelles étaient les erreurs que je commettais, quelles pouvaient être les pratiques anciennes mise en œuvre. Une phrase ma permis d’exprimer mon idée, “Faire du vin même si le monde moderne s’arrêtait de tourner!”
C’est en observant, en évoluant chaque année que j’ai défini la règle qui m’aidera dorénavant à atteindre mes objectifs. Une règle très importante, “ne pas être en conflit avec la nature, tout le temps, pour presque tout, mais trouver des partenariats.” Tout cela se met en place avec le printemps.
Le printemps c’est la vie dans toute sa puissance créatrice. Tout ce qui pousse, qui éclot ou qui naît est parfaitement nécessaire. Il faut une méthode agricole qui respecte et intervienne sans détruire. Les plantes, les animaux forment l’équilibre des choses. Il faut les maintenir. Partenariat appliqué aujourd’hui à tout le vignoble. Je dirai pour conclure
La Nature c’est l’abondance! Surtout quand c’est elle qui travaille.
Julien BARGE